jeudi 31 janvier 2008

Jedi's links [2]

Comme promis, le petit florilège hebdomadaire...

Blogs
La discrimination comme nouveau paradigme par Denis Colombi (Une heure de peine)
Le mécano de la Générale par Gizmo (Le Blog de Gizmo)
Le monde (financier) est-il fou ? par Arnaud Parienty
BCE: Ne tirez pas sur le pianiste! par Jean Quatremer (Coulisses de Bruxelles) et la tonne de commentaires passionnés et passionnant (parfois).
Education et économie par Philippe Meirieu (Bloc-notes de Ph. Meirieu)

Réflexions
La réponse européenne à la crise financière est-elle appropriée ? par Florence Autret (La vie des idées)
Contre-expertise du rapport Attali (La Forge)

Radio
La fabrique de l'impuissance (La suite dans les idées - France Culture)

Presse écrite
Le prix Nobel d'économie Phelps juge inappropriée la baisse des taux américains (Les Echos/AFP)

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mercredi 30 janvier 2008

Etudiant, engage toi, tu regarderas moins TF1 !

L'Observatoire de la vie étudiante vient de publier dans le dernier numéro de OVE Infos les résultats d'une enquête qui devrait, au moins sur certains points, faire plaisir aux dirigeants associatifs étudiants. L'engagement associatif ne semble pas faire concurrence aux études, contrairement aux activités salariés. Les étudiants engagés sont également plus prompts que les autres à pratiquer des activités culturelles diversifiées. En fait le temps consacré à l'activité associative provoque une diminution du temps passé devant la télé. Quand on sait l'importance du recrutement de nouveaux adhérents dans les associations étudiantes, on ne peut que se réjouir d'avoir tout un arsenal d'arguments à sa disposition pour convaincre les étudiants encore réticents à l'engagement.

Ne perdons pas de vue qu'une association étudiante est par définition une association fragile. Les rythmes étudiants sont tels qu'à chaque rentrée, ce sont de véritables campagnes de recrutement qu'il faut mettre en place sur les campus. Les étudiants se réorientent, changent parfois deux ou trois fois de ville unversitaire pendant leurs cursus, partent à l'étranger, et puis surtout finissent par décrocher un diplôme et entrent dans la vie active. Un étudiant ne reste donc que très rarement plus de cinq années dans une association étudiante. D'où la difficulté pour ces associations de faire face à un "turn over" permanent de leurs adhérents.

L'importance des associations pour les établissements d'enseignement supérieur
Certaines Universités et Grandes Ecoles ont bien compris l'importance d'avoir un tissu associatif conséquent sur leurs campus. En terme d'ambiance, de vie étudiante, et in fine d'attractivité de ces institutions, un campus qui compte plusieurs centaines d'associations n'a pas le même dynamisme qu'un campus qui en compte 20. D'ailleurs, nombreuses sont les Grandes Ecoles qui obligent leurs étudiants à s'investir dans des associations, ou plus précisément dans des "projets", projets qui font même parfois l'objet d'une évaluation !

Ces projets sont souvent courts, sur une année, et ils sont censés avoir une vocation pédagogique : ils doivent permettre à l'étudiant de développer ses capacités d'organisation, de travail en équipe, de recherche de subventions. Mais plus loin, les responsables de ces grandes écoles cherchent à développer chez les étudiants un sentiment d'appartenance à l'institution permettant à la fois de favoriser l'intégration et donc la réussite des étudiants, mais aussi de donner envie aux futurs diplômés de rester en contact avec l'institution, par le biais de réseaux d'anciens. On sait l'importance des réseaux d'anciens dans l'insertion professionnelle des jeunes diplômés. Or une Ecole qui peut se targuer d'un taux d'insertion des étudiants particulièrement élevé est une Ecole attractive, vers laquelle les étudiants vont logiquement se tourner au moment de choisir où ils termineront leur cursus. Dans le milieu particulièrement concurrentiel de l'enseignement supérieur, ces atouts ne sont pas négligeables. Et dans notre système dual Universités/Grandes Ecoles, les Universités ont un temps de retard, même si beaucoup cherchent à le combler.

Avec ces projets éphémères on assiste à des créations d'associations au mois de septembre, pour les voir mourir 9 mois plus tard, sans savoir si de nouvelles recrues récupéreront la coquille laissée vide. Dans un tel système on est malheureusement bien loin de la philosophie associative, d'une philosophie de l'engagement comme la participation à une entreprise collective, comme un don de soi et de son temps au service d'une cause qu'elle soit culturelle, sociale, politique, syndicale, humanitaire, etc.

Après ces petites précisions, revenons à nos moutons, c'est-à-dire l'enquête de l'OVE.

Une enquête qui démonte les idées reçues.
A la question "veux-tu t'engager avec nous ?", le militant d'une association culturelle, solidaire, ou à vocation représentative se voit souvent rétorquer par les étudiants de première année "j'ai pas le temps, je veux réussir cette première année". Guillaume Houzel, responsable de l'OVE qui a rédigé les résultats de l'enquête, est clair :
L'engagement associatif ne paraît globalement pas peser (...) sur l'emploi du temps académique, qui, en moyenne, représente un peu plus de 35 heures par semaine, entre les cours et le travail personnel. D'ailleurs, on n'observe pas de différence sensible en terme de réussite académique.


Une autre idée reçue battue en brèche, l'engagement associatif ne pèserait pas sur les loisirs culturels, très important dans la vie étudiante. A part quelques militants acharnés qui passent leurs soirs et leurs week-end pour servir la cause qui les animent (certains se reconnaitront peut-être), les étudiants engagés sortent plus fréquemment [que les autres]. Ils se rendent plus souvent à des concerts, au théâtre, au musée et bien sûr aux soirées étudiantes (mais pas en discothèque). 54% des responsables, 49% des simples membres déclarent avoir fait au moins trois sorties différentes lors des 30 derniers jours, pour 35% des étudiants sans activité associative.

Autre argument pour recruter, c'est en fait surtout le temps passé devant la télévision qui paraît restreint en raison de ces activités supplémentaires. Sans activité associative, près des trois-quarts des étudiants sont des téléspectateurs très assidus. Ce n'est le cas que des deux tiers des étudiants engagés (et de quatre sur dix si on se limite à ceux qui regardent la télévision chaque jour). Les chaînes visionnées ne sont d'ailleurs pas les mêmes, puisque TF1 et M6 sont surtout appréciées par les étudiants sans engagement, tandis que les "associatifs" se tournent souvent vers le service public, France 2 et Arte notamment. En bref, toi l'étudiant, si tu ne veux pas laisser ton temps de cerveau disponible à Coca-Cola, engage toi !

Source :
Guillaume Houzel, Les engagements associatifs des étudiants, OVE Infos n°18, janvier 2008.

Crédit photo : La Vie Etudiante par Na Marginesie

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vendredi 25 janvier 2008

La sociologie dans le bureau de M. le Maire

Pierre Bourdieu, dans Question de sociologie disait de la sociologie qu'elle a d'autant plus de chances de décevoir ou de contrarier les pouvoirs qu'elle remplit au mieux sa fonction proprement scientifique. Cette fonction n'est pas de servir à quelque chose, c'est-à-dire à quelqu'un.
Demander à la sociologie de servir à quelque chose, c'est toujours une manière de lui demander de servir le pouvoir. Alors que sa fonction scientifique est de comprendre le monde social, à commencer par les pouvoirs. Opération qui n'est pas neutre socialement et qui remplit sans aucun doute une fonction sociale. Entre autres raisons parce qu'il n'est pas de pouvoir qui ne doive une part — et non la moindre — de son efficacité à la méconnaissance des mécanismes qui le fondent.

La sociologie politique et la sociologie des organisations, au sens de lieux d'exercice du pouvoir, sont à mes yeux deux des domaines les plus intéressants de la discipline sociologique. A l'heure où l'on reparle de supprimer l'échelon départemental du "mille-feuilles administratif" français, l'émergence depuis dix à quinze ans de la coopération intercommunale a créé, sans faire de bruit, un nouvel échelon dans la prise de décision politique. Les communautés de communes, d'agglomération, urbaines, redessinent le paysage administratif et politique français, induisant des modifications importantes dans la distibution des rôles joués par les acteurs de la démocratie locale.

Longtemps réservés aux politistes, ces lieux d'étude du champ politique que sont les Etablissements publics de coopération intercommunale (EPCI) sont peu à peu défrichés par Rémy Le Saout, sociologue nantais. En 1998, il signait un numéro de Problèmes politiques et sociaux intitulé Les enjeux de l'intercommunalité. Il a également dirigé avec François Madoré, géographe, un ouvrage collectif : Les effets de l'intercommunalité, sorti en 2004 aux Presses universitaires de Rennes. Plus récemment il signe un papier dans le cadre de la quatorzième journée d’étude du GDR Cadres, consacrée à l'encadrement dans les organisations publiques. Il revient sur les effets de l'intercommunalité sur les liens qu'entretiennent les maires avec leurs directeurs des services. Trés intéressant pour qui s'intéresse à la sociologie des organisations, à la sociologie politique ou pour ceux qui travaillent au quotidien dans les collectivités territoriales. Décidément, il n'est pas un endroit de la réalité sociale où la sociologie n'ait pas sa place !


Sources : Pierre Bourdieu, Questions de sociologie, Minuit, 1980.
Rémy Le Saout, Recomposition institutionnelle et encadrants publics : l'intercommunalité comme révélateur des liens entre le directeur des services municipaux et le maire, 14e journée GDR Cadres, CNRS.

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jeudi 24 janvier 2008

Jedi's links [1]

Sur le net on pouvait déjà lire les liens du lundi, les choses utiles du mardi, les choses en listes, voir la photo du week-end ou encore l'heure de lecture. De plus en plus de "blogueurs" se mettent à poster plus ou moins régulièrement des listes de choses. Un peu comme les séries américaines qui envahissent vos écrans de télés, à force de les voir toutes les semaines on finit par s'accrocher à ces petits rendez-vous. Le lundi et le mardi étant déjà pris par Versac et François et le week-end par Manuel, je revendique les liens du jeudi, pour nos amis anglophones Jedi's links (bon d'accord, elle est nulle, mais tant pis). Il n'y a pas de raison que je reste à côté de cette mode. En cette période de crise boursière, le comportement moutonnier a le vent en poupe !
  • La revue des profs de SES, Idées, change de maquette. Comme à chaque numéro le CNDP propose en téléhargement un article, ce trimestre il est consacré au jeu vidéo Les Sims, article que l'on doit à Fanny Lignon de l'Université de Lyon I - Claude Bernard.

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mardi 22 janvier 2008

Le cumul des inégalités

Les inégalités monétaires sont les plus visibles et en conséquences les plus dénoncées. Les inégalités de revenus d'un côté (j'en ai parlé récemment dans une note sur les basketteurs américains) et celles de patrimoine de l'autre, encore plus importantes. Car non seulement le patrimoine est alimenté par la part des revenus qui est épargnée (part qui augmente avec le revenu, cf la loi psychologique fondamentale de Keynes), mais ce patrimoine génère lui-même des revenus. Si le revenu est un flux, le patrimoine est un stock, qui s'accumule au fil du temps. Plus le patrimoine est important, et plus il génère des revenus. L’écart se creuse donc entre ceux qui ont du patrimoine et ceux qui n’en ont pas, et les inégalités se cumulent.

En France, en 2004, un ménage de cadre disposait selon l’INSEE de revenus 2.2 fois supérieurs à un ménage d’employés après impôts. Mais en terme de patrimoine, il en détient 7.3 fois plus. De même, les 10% de ménages qui gagnent le plus reçoivent 25% des revenus distribués, mais possèdent 46% du patrimoine des ménages (ces derniers chiffres sont à prendre avec précaution tant il est difficle en France d'avoir des données fiables sur ce sujet : pour en savoir plus www.inegalites.fr). Enfin un patrimoine peut se transmettre de génération en génération, par la donation ou l’héritage, ce qui renforcent l’inégalité des chances (on ne choisit pas ses parents).

Les inégalités non monétaires.
Mais il existe également des inégalités qui n'ont pas grand chose à voir avec le revenu ou le patrimoine, du moins pas directement, et qui sont autrement plus injustes. Le dernier numéro de Population & Sociétés, publication de l'INED, est consacré à l'espérance de vie en bonne santé. Nos actuels dirigeants politiques répètent à l'envi que la progression de l'espérance de vie (Un an tous les quatre ans) conduit inéxorablement à l'allongement de la durée du travail. Est-ce si inéxorable ? Et est-on sûr que les années de vie gagnées sont des années en bonne santé ? Telle est la question que posent les auteurs de l'étude.

Il ressort de cette étude que les ouvriers non seulement disposent d'une espérance de vie plus courte que la moyenne, mais également d'une espérance de vie en bonne santé considérablement raccourcie par rapport aux autres catégories socio-professionnelles. A 35 ans, les ouvriers peuvent espérer vivre en moyenne encore 41 ans, contre 47 pour les cadres. Mais ces derniers vivent 34 de ces 47 années sans incapacités, alors que les ouvriers n'en disposent que de 24 (soit 59 ans, 1 an avant l'âge légal de liquidation des droits à la retraite à taux plein). Pour compléter le tableau, à mesure que les individus avancent en age, les différences s'accroissent : après 60 ans, les ouvriers (de deux sexes) vivront plus d'années avec des incapacités que sans, et avec des incapacités plus sévères que les cadres.

Sources : Emmanuelle Cambois, Caroline Laborde, Jean-Marie Robine, La "double peine" des ouvriers : plus d’années d’incapacité au sein d’une vie plus courte, Population et sociétés n°441, Janvier 2008.

Crédit photos : Construction Worker Houston Texas 1 par BillJacobus

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jeudi 17 janvier 2008

Qui sont les idéologues ?

Depuis quelques jours on peut lire, écouter, voir dans les media une critique de la discipline Sciences économiques et sociales dans l'enseignement secondaire français : elle véhiculerait une idéologie néfaste pour notre jeunesse, par le biais d'enseignants peu scrupuleux et des manuels scolaires à l'objectivité relative. Mais de quel côté se situe réellement l'idéologie ?

A la Une du Figaro du 15 janvier on pouvait lire ce gros titre "Les manuels scolaires en accusation". A l'intérieur du quotidien, une pleine page était consacrée à ce dossier, clouant au pilori les manuels d'économie. Les critiques sont vives : les manuels sont un désastre, la formation des enseignants laisse à désirer, et les patrons d'entreprises devraient intervenir plus souvent, dans les classes auprès des élèves, voire dans la conception même des programmes scolaires.

Comme souvent, l'enseignement de Sciences économiques et sociales se trouve réduit à la seule discipline économique, minimisant ainsi sa dimension sociale. Pourtant c'est bien cela qui fait la richesse de cet enseignement : le croisement des regards scientifiques qu'ils viennent de l'économie, de la sociologie et de la science politique, pour expliquer des faits économiques et sociaux toujours plus complexes, pour permettre aux lycéens de s'ouvrir au monde qui les entoure, pour comprendre les enjeux qu'ils soient locaux, nationaux ou à l'échelle planétaire.

Des critiques qui font le plus souvent preuve d'une réelle méconnaissance des programmes.
Ainsi Michel Pébereau, Président du Conseil de surveillance de BNP Paribas, Président de l'Institut de l'entreprise et membre du Medef, interviewé dans les colonnes du Figaro critique les programmes et les manuels parce qu'ils ne donneraient pas "à la production et à l'échange, à l'entreprise et au marché la place centrale qui devrait être la leur". C'est bien mal connaître l'enseignement de Sciences économiques et sociales. La production (et donc les entreprises) constitue un pan entier de l'enseignement dispensé en Seconde. Les entreprises et les autres agents économiques sont à nouveau abordés longuement, dès le début de l'année de Première, dans un chapitre consacré au circuit économique, suivi par un chapitre sur la mesure de la production et des échanges. Ces items constituent la base du cycle terminal (classes de Première et Terminale) qui conduit les élèves vers l'épreuve du baccalauréat. Le marché occupe également une place importante au coeur de l'année de Première. Dans cette partie sont présentés les principes de la concurrence parfaite et du contrôle des abus de position dominante, mais également les stratégies mises en oeuvre par les entreprises pour améliorer leur compétitivité. Ces notions sont approfondies en Terminale, qu'il s'agisse du marché, des entreprises, de leur contribution à la croissance, de l'innovation, de la compétitivité, du rendement, du coût du travail... Toutes ces notions sont explicitement définies comme devant être parfaitement maitrisées par un élève se présentant au Baccalauréat dans la série ES.

Ce qui semble déplaire, c'est que des nuances sont apportées afin de garantir une présentation pluraliste des théories économiques et sociales. Le marché a des limites, il peut s'avérer défaillant dans la production de certains biens pourtant nécessaires à la collectivité, et des règles juridiques sont nécessaires pour assurer le bon fonctionnement du marché. De la même manière, les avantages de l'intervention des pouvoirs publics sont abordés, puis nuancés pour permettre d'étudier les contraintes qui pèsent sur cette intervention, et les limites de celle-ci en terme d'efficacité.

Pour conclure, je rappelerais les propos tenus par M. Pébereau le 23 février 2006 à la CCI de Paris (le texte intégral est disponible ici) :

"Il serait peut-être bon d'effectuer un travail pédagogique de fond sur nos lycéens, comme cela a été fait par les entreprises depuis 20 ans auprès de leurs salariés, afin de les sensibiliser aux contraintes du libéralisme et à améliorer leur compétitivité, en adhérant au projet de leur entreprise."

Propos sans nuance, édifiant même, que l'on pourrait interpréter comme l'expression d'une volonté que l'Education nationale devienne le lieu de l'embrigadement de la jeunesse au service de l'idéologie libérale. A cela il est plus qu'impératif que l'enseignement dont il est question conserve le pluralisme qui le caractérise, et ce afin de poursuivre sa finalité : conduire les élèves à la connaissance et à l'intelligence des économies et des sociétés contemporaines, concourir à la formation du citoyen, capable d'exercer son esprit critique. Les Sciences économiques et sociales n'ont pas pour finalité de faire l'apologie de quelque doctrine économique ni de quelque idéologie que ce soit.

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mercredi 16 janvier 2008

Idéologie du don


Le Futur En Dépend
Originally uploaded by Sfar.
Parce que tout professeur, quelque soit sa discipline, devrait avoir des notions de sociologie de l'éducation (heureusement que les IUFM sont là pour la jeune génération d'enseignants et la formation continue progresse dans ce sens pour les plus expérimentés), je renvoie plutôt deux fois qu'une à la lecture de la préface du dernier livre de Marie Duru-Bellat et Martine Fournier, L'intelligence de l'enfant, l'empreinte du social, disponible sur le site inegalites.fr.

C’est la vocation naturelle des sciences humaines et sociales que de démontrer comment sont fabriqués les faits sociaux que nous percevons volontiers comme naturels. Mais dans certains cas, comme en ce qui concerne l’intelligence, il s’agit d’une tâche à reprendre sans cesse, tant sont lourds les enjeux sociaux de sa naturalisation.

En effet, combien de fois entend-on "il n'est pas doué pour les maths", "les filles sont faites pour étudier les lettres", etc. Comme une évidence, un trait naturel, tel élève se rélève "naturellement doué" et tel autre se considère "définitivement nul". Ses parents, ses camarades, ses professeurs vont le conforter dans cette perception des choses tant il est difficile de se défaire de cette idéologie du "don". Intériorisé, l'échec personnel sera alors vécu de manière individuelle par l'élève en difficulté. S'il ne réussit pas, c'est qu'il n'est pas "méritant".

Se défaire des jugements automatiques, c'est à cela que doivent servir les sciences sociales.

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mardi 15 janvier 2008

63 800 000

L'INSEE vient de publier les résultats des enquêtes de recensement 2004-2007. Les prévisions laissent penser que l'année 2008 vera la France franchir la barre des 64 millions d'habitants.

Les grandes tendances et ordres de grandeurs à retenir si vous voulez briller en société ou améliorer votre culture gé :

  • La population a augmenté de 361 000 personnes en 2007, chiffre que l'on peut décomposer comme il suit : 816 500 naissances moins 526 500 décès nous donne un solde naturel de 290 000, auquel il faut ajouter le solde migratoire (immigration - émigration) évalué à 71 000 (en forte baisse par rapport aux années précédentes).
  • Le nombre de naissances reste donc très élevé (Indice conjoncturel de fécondité : 1,98 enfant/femme) et pour la première fois la proportion de naissances hors mariage dépasse les 50%. L'âge moyen des femmes au premier enfant continue d'augmenter pour friser les 30 ans (29 ans et 8 mois).
  • Ces naissances n'empêchent pas le vieillisement de la population : en effet on assiste à un très bel effet de structure puisque les moins de 20 ans augmentent en nombre, mais leur part dans la population totale continue de diminuer. Ils passent pour la première fois sous la barre des 25%. Cela prouve notemment qu'à court et moyen terme, seule une politique migratoire ouverte peut permettre d'enrayer le vieillissement de la population, mais le solde migratoire est en forte baisse cette année (- 22% par rapport à 2006).
  • L'espérance de vie garde le même rythme de progression : nous gagnons 3 mois par an, soit 1 an tous les 4 ans, ou encore 2,5 ans tous les 10 ans.
Source :
Bilan démographique 2007 : des naissances toujours très nombreuses, Insee première n°1170, janvier 2008
Photo : le blog de Joël Ronez

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lundi 14 janvier 2008

L'Alliance des Civilisations

Alors qu'on parle beaucoup de "civilisation" ces derniers temps, et que l'on ne sait pas toujours s'il faut comprendre le terme au sens d'Edgar Morin, ou bien au sens de Samuel Huntington, je lis un article du Financial Times assez intéressant à propos du projet d'Alliance des Civilisations, rédigé par le Premier Ministre Malaisien et intitulé "Muslim nations can pursue knowledge". J'ai entrepris de le traduire rapidement pour en faire bénéficier ceux qui ne s'aventurent pas dans la presse anglophone.

Il y a quelques semaines il se trouve que j'ai parcouru le dernier ouvrage d'Emmanuel Todd et Youssef Courbage, Le rendez-vous des civilisations (dont on peut lire des recensions ici, ou ). Les auteurs parviennent, avec force démonstration démographique, à prouver que le monde musulman serait en train de connaître sa phase de modernisation, et que plus qu'un choc de civilisation, nous devrions connaître un "rendez-vous", plus pacifique. Une fois que le taux de natalité se sera stabilisé et que le taux d'alphabétisation aura atteint partout un certain niveau, le monde musulman nous rejoindra. J'ai toujours trouvé étonnant que la démographie soit une discipline qui puisse se permettre de ne pas prendre ses distances avec l'évolutionnisme, mais passons, ceci est un autre débat. E. Todd et Y. Courbage évacuent relativement rapidement la variable religieuse en ne lui accordant que peu d'influence, et en se focalisant sur les formes familiales, les systèmes de parenté, et les variables déjà nommées ci-dessus.

L'article rédigé par le Premier ministre Malaisien, connu pour sa défense d'un Islam moderne, fait prendre à la religion une part importante dans les facteurs qui influent aujourd'hui sur les sociétés du monde musulman. Mais il affirme également que c'est une certaine pratique de cette religion qui pourra permettre à cette partie du globe (qui va quand même de l'Afrique à l'Extrême Orient) de connaître une véritable situation de développement, notamment grace à l'accès à la connaissance. Et l'auteur de mettre en garde "l'ouest" contre sa tentation d'imposer au reste du monde sa propre conception de la "civilisation" (intéressant cette opposition Est/Ouest, n'est ce pas ? On n'est pas dans l'opposition Nord/Sud des économistes).

Bonne lecture :

Les nations musulmanes peuvent accéder à la connaissance.

Ce mardi, à Madrid, des dirigeants politiques, d’ONG et de la société civile du monde entier vont entamer deux jours de conférence dans le but de promouvoir la compréhension interculturelle, mais également de créer et développer des partenariats et des initiatives visant à la promotion d’une « Alliance des Civilisations »

C’est, à mon sens, un objectif honorable autour duquel nous devrions tous nous unir. Mais en faisant cela nous devons nous assurer que même la voix des faibles et des marginaux sera entendue. L’ère moderne est caractérisée par une rapide diffusion des idées et des valeurs depuis les centres de pouvoir vers le reste de l’humanité. Malheureusement, le puissant a tendance à attendre du reste du monde qu’il accepte son monde sans poser aucune question. Cela n’est ni toujours possible, ni même désirable.

Les cultures et les civilisations non occidentales ont leur propre histoire, leurs propres traditions et religions, qui s’incarne souvent dans des idées et des valeurs fondamentalement différent de ce que l’Ouest a à offrir. Et ce tout particulièrement en matière de religion.

Beaucoup à l’Ouest attendent que les sociétés musulmanes se développent matériellement, qu’elles séparent la religion de la sphère publique, la traite comme un fait purement privé, à la manière de ce qui s’est passé en Europe pendant à la période des « Lumières ». Cependant, alors que de nombreuses sociétés musulmanes s’urbanisent et se modernisent, nous assistons à un attachement grandissant à l’Islam. Les causes de ce phénomène sont complexes ; les gens veulent protéger leur identité du risque de voir leur identité absorbée par une norme globale. Dans certains cas, l’attachement à la religion est une réaction contre les forces monolithiques de la globalisation, forces qui parfois rompent violement avec certaines caractéristiques de l’Islam : la recherche d’une spiritualité toujours plus profonde, de son dessein, et sa préoccupation à l’égard de ceux qui sont dans le besoin. C’est pourquoi, pour les musulmans, la religion ne peut en aucun cas relever de la seule sphère privée. Pour Mahomet, à la différence d’autres prophètes, a dirigé un état et établi des principes de gouvernement qui incorporaient ces valeurs.

Cela ne signifie pas pour autant que les Musulmans soient contraints de créer des états Talibans partout ! Ni que l’Islam soit l’anathème de la croissance économique. L’assimilation de l’Islam et du monde musulman à la violence, l’instabilité, la pauvreté, l’illettrisme, l’injustice et l’intolérance est hautement fallacieux.

En dépit de cela, on ne peut dénier qu’une large part du monde musulman est en effet parmi les territoires les plus économiquement sous développés. Dans tous les cas, les pays musulmans sont en retard car ils ont renoncé à la poursuite de la connaissance, une injonction fondamentale de l’Islam. La plupart des musulmans ont fermés leurs esprits et laissé la tradition et les interprétations religieuses étriquées affaiblir la recherche, l’innovation. La limitation de la connaissance aux faits religieux et l’apprentissage en cercle fermé a éteint l’esprit de découverte. Ce n’est pas rendre service à l’Islam.

De la même manière, les musulmans ont souvent oublié que le travail est aussi une forme de culte et que l’Islam demande de l’application et de la persévérance. Si les musulmans adhèrent à ces valeurs, alors l’Islam se présentera de lui-même comme une vision progressiste et moderne du monde, focalisé sur la recherche de la connaissance et le développement du capital humain. Le monde musulman ira encore plus loin lorsqu’il débloquera et développera son propre potentiel, à travers de hauts niveaux de qualifications. Mais cela ne sera pas possible si certains musulmans continuent de négliger le droit des femmes à l’éducation et au travail. Les femmes constituent la moitié du capital humain du monde musulman ; en marginalisant les femmes, on ne fait que s’appauvrir nous-mêmes.

On ne saurait attribuer la faute à la seule récession économique que connaît le monde musulman ou aux seuls problèmes récents qui l’ont opposé au monde occidental. Les problèmes persistant en Afghanistan, en Irak, au Liban et en Palestine sont les restes des projections passées du pouvoir mondial. En conséquence, l’humiliation ressentie par les musulmans engendre toujours un manque de confiance vis-à-vis de l’Ouest. Mais, quelque soit la cause, ces questions stratégiques sont maintenant entrelacés et interdépendantes, et leur résolution va requérir aussi bien une plus grande compréhension et une confiance accrue, que la création d’opportunités économiques.

Si, dans les jours qui viennent, nous parvenons à effectuer les premiers pas vers une Alliance des Civilisations, le monde musulman et l’Ouest auront tout deux beaucoup à apprendre l’un de l’autre, et beaucoup à y gagner.

Abdullah Ahmad Badawi, Premier ministre de la Malaisie
Article paru le 14 janvier 2008, dans le Financial Times

Pour en savoir plus sur l'origine du projet d'Alliance des Civilisations

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jeudi 10 janvier 2008

100

Et voila la 100e note. Je profite de ce non évenement (pourquoi la 100e note représenterait quelque chose et la 101e rien ?) pour à la fois vous souhaiter une très bonne année 2008 et lancer un petit coup d'oeil dans le retroviseur : le blog Comprendre a 9 mois (jour pour jour, c'est la fin de la gestation), plus de 10000 visiteurs uniques y sont passés pour lire plus de 25000 pages et laisser près de 200 commentaires, et vous n'avez jamais été aussi nombreux à vous abonner au flux RSS (Rester Scotchés au Site) qui compte désormais environ 230 "abonnés". Merci donc de votre fidélité.

Et une fois n'est pas coutume, je voudrais ici adresser des remerciements spéciaux à ceux qui ont permis de faire connaître ce site. On le fait rarement et pourtant la réciprocité c'est bien le principe du Web ; donc sans eux, point de salut puisqu'ils sont à l'orgine de 40% de vos visites :
- le site Rezo.net qui régulièrement indexe mes billets en bonne position
- Denis Colombi et son heure de peine, de la précision sociologique comme on en fait plus.
- Marjorie Galy et sa Toile SES, LE site de référence des profs de SES.
- Emmeline, Jean-Edouard et toute l'équipe du blog RCE, spécialistes de la chasse au canard.
- Gizmo, le gentil Mogwaï qui fait plutôt office de Maître Yoda pour moi. Je redoute le jour de la transformation en gremlins...
- et last but not least, Manuel Canevet, pour ceux qui en veulent toujours plus !

Grand merci à vous et bonne continuation !

[ironie]
A ceux que je ne peux citer (que voulez vous, c'est la méritocratie : il faut bien fixer où commence le mérite et où il s'arrete) considérez votre non présence dans la liste comme l'aiguillon de la concurrence qui devrait provoquer une saine émulation, et donc vous faire progresser dans la liste des gens qui m'envoient des visiteurs. Ne rigolez pas, c'est quasiment du Ludwig von Mises dans le texte.
[/ironie]

A bientôt.

Photo : My Eye sur Flickr

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mercredi 9 janvier 2008

Les basketteurs américains victimes de l'effet Tocqueville

...Ou quand les coupables parviennent à se faire passer pour des victimes.

Un article étonnant est paru le 8 janvier dans le quotidien Le Monde, à propos des basketteurs américains. La psychose gagne du terrain dans l'esprit des sportifs à mesure que les agressions dont ils sont victimes deviennent de plus en plus fréquentes. Comment peut-on expliquer et tenter de comprendre ce qui amène des citoyens américains à s'en prendre à leurs idoles ?

Sur la longue période, les écarts de revenus n'ont eu de cesse de diminuer. Or depuis quelques années, cet écart stagne. En France, le rapport interdécile - qui mesure les inégalités de revenus en rapportant le revenu le plus faible des 10% les mieux payés au revenu le plus élevé des 10% les plus pauvres - scotche entre 3,5 et 3,2 depuis maintenant une vingtaine d'années. Il faut comprendre que le revenus le plus faible des plus riches représente 3,2 fois le revenu le plus élevé des plus pauvres. Si vous voulez aller plus loin dans le rapport interdécile, allez faire un tour ici puis ensuite .

Lorsque les inégalités étaient incommensurables (entre un gueu et son roi, Louis VI le Gros, en l'an de grace 1123 par exemple), elles n'étaient pas forcément moins vivables, car la société n'était pas démocratique, ne pronait ni l'égalité des droits, ni celles des chances, encore moins celles des conditions. Le gueu se satisfaisait de sa condition puisque le bon Dieu l'avait voulu ainsi, c'était déjà bien aimable de la part de son suzerain de bien vouloir l'abriter dans sa basse-cour quand les voisins débarquaient dans la campagne.

La frustration relative
Aujourd'hui il en est autrement. Et bizarrement Alexis de Tocqueville avait prédit dès 1835 ce qui arrive aujourd'hui à nos stars des parquets américains. En effet, dans un cadre démocratique où les hommes sont sensés être semblables (un homme = une voix), les inégalités résiduelles sont insupportables. Ainsi on peut lire dans De la démocratie en Amérique :
Lorsque l’inégalité des conditions est la loi commune de la société, les inégalités les plus marquées ne frappent pas le regard ; mais quand tout est presque au même niveau, les plus légères sont assez marquées pour le blesser. Il en ressort que le désir d’égalité devient plus insatiable à mesure que l’égalité est plus complète.

L'égalité, plus on en a, plus on en veut. Or en 2006, parmi les 30 sportifs les mieux rémunérés au monde, 9 sont basketteurs, à plusieurs dizaines de milliers d’euros... par jours. Les basketteurs américains les mieux payés gagnent en une année l'équivalent d'un siècle de mon salaire actuel. Cela signifie que chaque jour ils touchent 3 à 4 années de mon salaire (ou du votre si vous vous situez aux alentours du salaire médian) ! Si ça c'est pas de "l'inégalité résiduelle". Pas étonnant que dans leur passion pour l'égalité, les citoyens américains que Tocqueville avait observé il y a deux siècles, finissent par s'en prendre à leurs joueurs de basket, de baseball, ou de football américain. Ah, il est loin le bon vieux temps, quand Larry Bird était MVP, et qu'il touchait 1 pauvre petit million de $ (c'était l'année de ma naissance !). Alors en prime, une petite image de collection (trouvée sur Flickr, évidemment).

Bientôt la suite : pourquoi les salaires de ces basketteurs sont socialement injustes.

Sources :
Pascal Giberné, La psychose des basketteurs de NBA, cibles d'agressions, Le Monde daté du 8 janvier 2008.
Eric Keslassy, Démocratie et égalité, Bréal, 2003.
Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1830-1835.

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Devenir Media

C'est la traduction d'une partie de la célèbre formule "Don't hate the media. Become a media" dont je ne savais pas à qui attribuer la paternité avant de lire cet article sur Media Part. Inculte que je suis. C'est aussi le titre du dernier ouvrage de Olivier Blondeau et Laurence Allard. Universitaires, tous deux docteurs en science de l'information et de la communication, ils ont déjà à leurs actifs plusieurs articles remarqués. Pour ma part j'ai rencontré les travaux de Laurence Allard au début des années 2000 lors d'une enquête ethnologique que j'ai réalisé sur les cybercinéphiles, ces gens qui passent leur vie à commenter des oeuvres sur Internet.

S'il vous reste quelques sous après les cadeaux de Noël, et que vous avez envie de me faire plaisir (on peut toujours rêver, non ?), achetez moi Devenir Media.

Pourquoi je parle de ce livre ? Parce que le journaliste de MediaPart nous dit qu'il "donne au Réseau ce qui lui fait souvent défaut, la mémoire". Et ça, ça m'intéresse, ça me donne envie de le lire. Et connaissant déjà les travaux de Laurence Allard, ça me donne envie d'en parler. Très vite j'en parlerai plus (je ne vais pas attendre une ame généreuse pour me le procurer...), mais déjà vous pouvez en trouver le sommaire ici. Et je pense qu'il est susceptible d'intéresser quelques éventuels lecteurs de ce blog comme Manu, Valério ou Nicolas, qui ont fait de l'internet leur lieu de travail. Qui a dit que le progrès technique détruisait des emplois ? De la destruction créatrice, comme disait Joseph, de la destruction créatrice...

[Ajout du 15 janvier 2008 : une note de lecture est disponible sur www.liens-socio.org]

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lundi 7 janvier 2008

Sarkozy, les femmes et les personnes agées

Une petite réflexion concernant les résultats des sondages portant sur la cote de popularité de l'exécutif français, publiés ce matin.

La Tribune de Genève, bien informée, affirme que "la cote de Sarkozy s'effrite chez les femmes et les personnes âgées". Pourtant c'est précisément dans ces catégories que le vote Sarkozy avait été fortement majoritaire le 6 mai 2007, j'en parlais dans une note daté du 7 mai. Si la variable sexe n'était pas la plus clivante (52% de femmes, 54% des hommes avaient voté N. Sarkozy) la variable âge quant à elle revêtait un caractère tout à fait opératoire avec une population qui, passée la soixantaine, flirtait avec les 70% de vote Sarkozy.

Quand on sait que le vote systématique grandit avec l'âge (avant de décroitre après 80 ans, comme nous l'apprend l'INSEE dans sa dernière publication) et que la population va connaître un vieillissement sans précédent dans les décennies qui viennent(1/4 de la population aura plus de 60 ans en 2015, 1/3 en 2050), les gens de droite peuvent être rassurés. Quant aux autres, il risque de trouver le temps long...

Mais à court terme, le chef de l'Etat semble commettre une erreur stratégique, puisque ceux qui ont, en partie, fait son succès électoral, commence à lui tourner le dos. Et la Tribune de Genève de rajouter "l'«effet» Carla pèse sans doute sur une partie de l'électorat, qui n'imagine pas Carla Bruni jouer le rôle rassurant d'une Anne-Aymone Giscard d'Estaing ou d'une Bernadette Chirac."
No comment

A noter, pour remonter le niveau de ce billet, la publication dans le dernier numéro du Courrier des statistiques (INSEE) de deux notes de lectures très intéressantes :
- Les sondages : c'est pas sorcier - À propos de l'ouvrage « Les techniques de sondage », de Pascal Ardilly
- À propos de l'ouvrage collectif « Méthodes d'enquêtes et sondages - Pratiques européenne et nord-américaine »


Crédit photo : Fr@nçois sur Flickr

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