mercredi 26 septembre 2007

Améliorer la réussite scolaire de tous les jeunes...


Dans une lettre ouverte au Président de la République les syndicats de l'éducation (enseignants, lycéens, étudiants) s'unissent pour alerter du danger que représenterait la mise en place d'un système éducatif à plusieurs vitesses. Aujourd'hui de trop nombreux jeunes quittent ce système sans aucune qualification (120000 par an). Nous sommes loin des objectifs de Lisbonne sensés nous conduire vers une économie de la connaissance. Nous avons besoin pour les atteindre d'une politique ambitieuse en matière d'éducation... plus ambitieuse que celle qui se dessine actuellement.

Améliorer la réussite scolaire de tous les jeunes, il n'y a rien de plus urgent ! Vous semblez découvrir ce que nous n'avons cessé de dénoncer : après des années de progrès constants, de hausse du niveau de formation des jeunes, le système éducatif peine encore à remédier à l'échec scolaire de milliers de jeunes en difficulté.

Mais il est d'autant plus urgent de traiter cette crise qu'elle s'inscrit dans une société où grandissent les inégalités sociales et territoriales. Les difficultés dans l'école renvoient à des difficultés vécues au quotidien hors de l'école par des milliers d'enfants et de jeunes. Non, tous les enfants n'ont pas les mêmes chances au départ, tous les jeunes n'ont pas les conditions de vie, de santé, d'équilibre qui leur permettent, sans accompagnement, d'accéder aux apprentissages, de se projeter dans l'avenir.

Aider efficacement les jeunes les plus en difficulté, former les enseignants pour cela, combattre les inégalités sociales et le danger que représenterait l'instauration d'une école à deux vitesses, ouvrir un avenir positif pour tous les jeunes, rien de plus difficile, rien de plus compliqué sans doute, mais rien de plus indispensable pour les jeunes, pour nous, pour l'avenir du pays. C'est pourquoi l'Ecole doit réussir à se transformer.

C'est ce défi-là que doit relever le service public d'éducation, parce qu'il est le seul à pouvoir le faire, pour tous, et pas seulement pour les plus favorisés ou les "méritants". C'est une question d'avenir, c'est un enjeu de démocratie. "Egalité des chances" ou "ambition-réussite", ces grands mots, tout comme les polémiques stériles sur les méthodes d'enseignement, ne peuvent tenir lieu de politique de transformation démocratique de l'école.

Au contraire, supprimer des milliers de postes, réduire l'offre d'enseignement pour tous, libéraliser la carte scolaire pour laisser se développer des ghettos scolaires, jouer la concurrence entre établissements, annoncer un collège éclaté, favoriser l'école privée, c'est menacer gravement le service public. Comment avancer avec une politique guidée par la seule réduction des coûts ? Tristement historique, la suppression de 11 200 emplois dans l'éducation nationale (et peut-être plus dans les années à venir), s'ajoutant aux milliers déjà subies, annonce encore plus de précarité, de difficultés, pour tous, personnels, familles, élèves. C'est inacceptable.

L'école, les enfants et les jeunes méritent mieux. L'avenir des enfants d'aujourd'hui, leur formation de citoyen et leur insertion professionnelle ne peuvent pas se réduire à un problème de "rentabilité" du système, encore moins s'organiser en sélections successives avant le collège, les lycées ou l'université.

Leur avenir se joue dès la maternelle, il se joue dans des classes moins chargées, dans un collège pour tous, dans la mise en oeuvre de pédagogies et d'organisations prenant en compte chacun, permettant l'accès de tous aux savoirs, à la culture. Il se joue certes avec des études dirigées, mais aussi et surtout avec une meilleure cohésion de la communauté éducative, des enseignants formés, des personnels pour accompagner, aider à tous les niveaux enfants et adolescents.

Nous voulons une politique éducative ambitieuse faisant avancer notre école publique en mettant au coeur la réussite de tous les jeunes. Nous voulons pour cela d'autres choix, un autre budget, une autre politique.

Confédération étudiante, CRAP-Cahiers pédagogiques, FAEN, FCPE, FERC-CGT, FIDL, FSU, GFEN, ICEM-Pédagogie Freinet, Ligue de l'enseignement, SGEN-CFDT, UNEF, UNL, UNSA Education.


Crédit photo : Flipsen&Gaabstra sur Flickr

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Effectivement, on ne peut être qu'inquiet par rapport à ce que l'on peut voir. Je suis tombé sur un graphique concernant le taux de scolarisation des 2- 3 ans, la tendance est à la baisse très nette depuis 2002, c'est effarant.
De plus, je n'ai rien entendu de très probant en ce qui concerne les TIC (à part des généralités).

J'ai vraiment l'impression de régresser depuis quelques années. La réaction serait-elle en marche ?