On a trouvé le dernier économiste qui soutient Sarkozy !
Il s'agit de... Jacques Marseille !
Dans une double interview donnée à Libération, et à laquelle il répondait aux côté de Liem Hoang-Ngoc, Jacques Marseille monte au créneau pour défendre le nouveau Président. Délaissé par les économistes qui n'ont de cesse d'émettre des réserves sur les effets du "choc fiscal", qu'ils soient de droite, de gauche ou de rien (j'en parlais là), Nicolas Sarkozy a bien besoin de quelque soutien estampillé "universitaire sérieux". Marseille croyait entrer dans cette catégorie, il vient définitivement de griller ses dernières cartouches. On est déjà habitué à le voir sur France5, dans la très bonne émission C dans l'air, se prendre quelques gamelles lorsqu'il part dans des délires idéologiques plutôt que de se cantonner à son rôle d'expert économique... Jacques Marseille est très bon quand il fait son métier, c'est-à-dire de l'histoire économique. Quand il faut faire de la politique, il oublie qu'il est économiste et nous sort des énormités plus grosse que lui.
Fini le déclin...
Il est loin le temps où il fallait persuader les Français de voter Nicolas Sarkozy parce que la France (ou au moins la moitié) était en déclin, et que lui seul pouvait nous faire remonter la pente. Cela fait un mois que la noblesse a repris le pouvoir dans ce pays, et hop, "tous les indicateurs sont au vert" nous dit J. Marseille. Les Français font des gosses, achètent des maisons, créent des entreprises, sont attractifs, tellement que la France est le deuxième pays en Europe à recevoir des investissements étrangers. Oui mais voilà, ce que J. Marseille oublie de dire, c'est que dans un passé récent, elle était le premier. Encore que, cele ne veut pas dire grand chose : parle-t-on du nombre de projets étrangers en France, du nombre d'emplois créés, ou de la valeurs des capitaux entrés sur le territoire français ?
Deux France
Il y aurait donc deux France pour Jacques Marseille, dans le plus pur schéma sarkoziste : celle qui se lève tôt et l'autre, celle qui est protégée, assistée, immobile et conservatrice et l'autre... dynamique, aiguillonée par la concurrence, compétitive, et attractive. Ne deviens pas fonctionnaire, malheureux, tu ferais partie de ces 22% d'actifs qui n'ont d'actifs que le nom !! La réponse au problème du chômage en France est simple pour Jacques Marseille : "pour gagner la bataille de l'emploi, il faut baisser la dépense publique, en supprimant massivement des postes de fonctionnaires (...). C'est très facile à faire". Si, si, je vous jure, il a bien dit ça, allez voir de vos propres yeux si vous n'y croyez pas. Ce que Marseille passe à la trappe encore une fois, c'est que dans les premières raisons énoncées par les investisseurs étrangers en France, la qualité de ses fonctionnaires est largement reconnue. Même la presse d'opinion étrangère, The Economist, journal qui avait pris position pour Sarkozy et qui défend l'idée que la France a besoin d'une Margaret Thatcher (autant dire que ce ne sont pas les derniers des gauchistes), reconnait la qualité des fonctionnaires français :
Dans une double interview donnée à Libération, et à laquelle il répondait aux côté de Liem Hoang-Ngoc, Jacques Marseille monte au créneau pour défendre le nouveau Président. Délaissé par les économistes qui n'ont de cesse d'émettre des réserves sur les effets du "choc fiscal", qu'ils soient de droite, de gauche ou de rien (j'en parlais là), Nicolas Sarkozy a bien besoin de quelque soutien estampillé "universitaire sérieux". Marseille croyait entrer dans cette catégorie, il vient définitivement de griller ses dernières cartouches. On est déjà habitué à le voir sur France5, dans la très bonne émission C dans l'air, se prendre quelques gamelles lorsqu'il part dans des délires idéologiques plutôt que de se cantonner à son rôle d'expert économique... Jacques Marseille est très bon quand il fait son métier, c'est-à-dire de l'histoire économique. Quand il faut faire de la politique, il oublie qu'il est économiste et nous sort des énormités plus grosse que lui.
Fini le déclin...
Il est loin le temps où il fallait persuader les Français de voter Nicolas Sarkozy parce que la France (ou au moins la moitié) était en déclin, et que lui seul pouvait nous faire remonter la pente. Cela fait un mois que la noblesse a repris le pouvoir dans ce pays, et hop, "tous les indicateurs sont au vert" nous dit J. Marseille. Les Français font des gosses, achètent des maisons, créent des entreprises, sont attractifs, tellement que la France est le deuxième pays en Europe à recevoir des investissements étrangers. Oui mais voilà, ce que J. Marseille oublie de dire, c'est que dans un passé récent, elle était le premier. Encore que, cele ne veut pas dire grand chose : parle-t-on du nombre de projets étrangers en France, du nombre d'emplois créés, ou de la valeurs des capitaux entrés sur le territoire français ?
Deux France
Il y aurait donc deux France pour Jacques Marseille, dans le plus pur schéma sarkoziste : celle qui se lève tôt et l'autre, celle qui est protégée, assistée, immobile et conservatrice et l'autre... dynamique, aiguillonée par la concurrence, compétitive, et attractive. Ne deviens pas fonctionnaire, malheureux, tu ferais partie de ces 22% d'actifs qui n'ont d'actifs que le nom !! La réponse au problème du chômage en France est simple pour Jacques Marseille : "pour gagner la bataille de l'emploi, il faut baisser la dépense publique, en supprimant massivement des postes de fonctionnaires (...). C'est très facile à faire". Si, si, je vous jure, il a bien dit ça, allez voir de vos propres yeux si vous n'y croyez pas. Ce que Marseille passe à la trappe encore une fois, c'est que dans les premières raisons énoncées par les investisseurs étrangers en France, la qualité de ses fonctionnaires est largement reconnue. Même la presse d'opinion étrangère, The Economist, journal qui avait pris position pour Sarkozy et qui défend l'idée que la France a besoin d'une Margaret Thatcher (autant dire que ce ne sont pas les derniers des gauchistes), reconnait la qualité des fonctionnaires français :
"[France] public sector may be bloated and its tax burden excessive, yet the quality of its public officials is widely admired"."Widely admired", c'est autre chose que le "considered seriously" de N. Sarkozy au G8 jeudi dernier. Au passage, on a aperçu les capacités linguistiques de notre Président. Notons qu'en anglais l'adverbe se place avant le verbe, et non l'inverse...The Economist, 28 octobre 2006
6 commentaires:
L'autre économiste qui soutient Poutine n'est nul autre que Nicolas Baverez, un des principaux représentants du déclinisme.
Selon lui, le déclin français serait du... à l'intervention de l'État et la protection sociale !
Parmi ses perles : "Le temps libre, c’est le versant catastrophe sociale. Car autant il est apprécié pour aller dans le Luberon, autant, pour les couches les plus modestes, le temps libre, c’est l’alcoolisme, le développement de la violence, la délinquance, des faits malheureusement prouvés par des études."
Merci Pierre. Article très intéressant du début à la fin, que je prélève intégralement pour joindre à des données sur ma page comcernant le "paquet fiscal".( http://blogdejocelyne.canalblog.com/ )
A bientôt
Oops : j'ai écrit "Poutine" au lieu de "Sarkozy". Un joli lapsus :-)
@ ernest : je penche plutôt pour l'excès de Bière-Choucroute à midi que pour le digeo... Il avait l'air d'avoir des remontées gastriques en plus de ses tics nerveux habituels. On peut pas dire que NS ait la trempe d'un Chirac, à l'estomac toujours bien accroché
@ Triple R : tiens donc, bonjour Rémi... J'ai décidé de ne pas parler de Baverez ici : depuis qu'il s'est fait déchiré par Th. Piketty, il ne mérite que ma pitié. Saint-Thomas priez pour Nicolas B.
Joli Lapsus en effet. Mais notre système politique fini par ressembler à celui de la Russie... les opposants au régime sont bien mal en point. Poutine/Sarko, bonnet blanc et blanc bonnet ???
@ jocelyne : merci pour le commentaire et pour la pub ! ;)
bonjour,
Toi qui fait des études en économie, tu dois bien te rendre compte que l'on peut réussir en politique sans avoir le soutien des économistes !
Pour un simple mortel comme moi, l'"économiste de salon", a autant de crédit que le météorologiste. Il a ses modules, ses scénaris, il a ses identités remarquables, il a ses nombreuses corrections de tirs, et ses nombreuses erreurs.
Son avis n'est que purement consultatif, et souvent défié pourtant.
Heureusement, parmi les météorologues, il en est qui sont sur les terrains, et préfèrent confronter leur science inexacte aux caprices du temps. J'espère que tu en feras partie.
Ca me rappelle une blague bien connue des économistes :
"Pourquoi Dieu a-t-il créé l'Economie ? Pour que les prévisions de la météorologie soient prises au sérieux."
Ici ce n'est pas tant le fait d'être soutenu ou pas qui est intéressant, c'est plutôt le fait de prétendre faire l'objet d'un consensus un jour et se retrouver laché par tout le monde un mois plus tard !
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