lundi 14 mai 2007

Guerre des générations

Une semaine après, qu'en est il ?


Le sondage sortie des urnes est disponible. Il montre des choix moins tranchés que les intentions de vote que je commentais dans ce précédent post. Les personnes âgées ont bien voté Sarkozy, mais pas dans des proportions 75-25. Les trentenaires aussi ont vu leur vote basculer entre le sondage du jeudi et celui du dimanche des élections. Les 25-34 ans ont voté comme leur grand-parents. Cela me rappelle un ouvrage, Génération 69, les trentenaires ne vous disent pas merci. Rédigé par deux journalistes politiques d'Europe1, le bouquin paru en 2005 résonne un peu aujourd'hui comme l'écho des derniers discours du candidat Sarkozy à propos de l'héritage de mai 68, et de sa nécessaire "liquidation". Ah mai 68, et plus largement les idées de la fin des années 60, la loi Neuwirth, la loi Veil, la loi Faure, que de reculs sociaux... Doit-on voir poindre ici ou là les prémisses d'un conflit de génération ? La lecture des ouvrages du sociologue Louis Chauvel (Le destin des générations, Les classes moyennes à la dérive) est de ce point de vue particulièrement intéressante. Je posterai ici bientôt quelques commentaires sur les théories de cet auteur pour ceux qui n'ont pas le temps de le lire.

Le fossé entre 18-24 et 25-34 est assez impressionnant. Les tendances se renversent d'une génération à l'autre. On pourrait voir ici un effet de génération, notamment la génération marquée par le 21 avril 2002 et le CPE. Un effet de génération entraîne des différences entre cohortes de population en fonction du contexte sociologique, économique et politique : génération 68, génération mitterand, génération CPE ?

A l'inverse, le vote des plus de 60 ans est le signe d'un effet d'âge. Quelque soit les générations qui se succèdent, l'avancée dans l'âge entraîne une droitisation inexorable de la population. Nos sages et nos aînés ne s'y sont pas trompés : le candidat du conservatisme, c'était bien N. Sarkozy. Maintenant c'est Notre Président, même s'il ne sera jamais le mien.



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