Plus que jamais, les lycéens ont besoin de l’enseignement de Sciences Économiques et Sociales
Alors que la crise financière submerge l’économie mondiale, alors que les citoyens justement inquiets pour leur emploi et leur épargne n’ont jamais eu autant besoin d’explications sur la situation économique et sociale, le Ministère de l’Education Nationale est en passe de dépecer l’enseignement de Sciences Économiques et Sociales au lycée.
Créé en 1966 sous la présidence du Général De Gaulle pour que la Nation transmette à sa jeunesse une culture économique, sociale, et politique indispensable à la compréhension des enjeux contemporains, cet enseignement n’a cessé de susciter l’adhésion d’un nombre toujours plus grand de lycéens. Aujourd’hui, 30% des bacheliers généraux choisissent la série Economique et Sociale, une série appréciée à la fois pour les atouts qu’elle donne pour les poursuites d’études dans le supérieur et pour la complémentarité de ses enseignements (histoire-géographie, mathématiques, philosophie, SES…) pour donner des clés de compréhension des sociétés et économies contemporaines.
Malheureusement, au prétexte de donner plus d’autonomie et de liberté aux lycéens, le projet de réforme du lycée prévoit de réduire en seconde l’enseignement de SES de près de 40% de l’horaire élève tout en ne le rendant pas obligatoire, et de supprimer les heures dédoublées pourtant indispensables à l’apprentissage de l’autonomie. Plus incompréhensible encore, pour le cycle terminal, la réforme prévoit d’éclater les programmes actuels en modules semestriels et optionnels de 3h par semaine, y compris pour les lycéens qui choisiront le parcours « Sciences de la société » !
Comment les futurs lycéens pourront-ils comprendre les mécanismes d’évènements aussi complexes que la crise financière actuelle ou le développement durable, au même titre que les mutations de la famille, du travail, du système de protection sociale ou encore des stratégies des entreprises dans un monde en perpétuel mouvement, si l’enseignement de SES se réduit à un assemblage sans cohérence de modules isolés d’Economie, de Sociologie ou de Science Politique ? Ne veut-on pas que les lycéens soient aptes à exercer un regard global, à saisir les interactions nombreuses entre les enjeux économiques, sociaux et politiques qui font, plus que jamais, système ? Les défis qui secouent l’économie mondiale montrent que l'enseignement de sciences économiques et sociales ne peut se fonder sur des approches partielles et biaisées visant à en retirer toute dimension critique. C’est dans la confrontation des faits à la pluralité des théories des sciences sociales entre elles que les sciences économiques et sociales participent à la compréhension des enjeux véritables qui sont ceux du changement social et de la mondialisation au XXIème siècle.
Pour ces raisons, l’APSES appelle tous les citoyens attachés à l’enseignement de Sciences Economiques et Sociales au lycée à venir la rejoindre dans le cortège de la manifestation nationale du dimanche 19 octobre à Paris.
1 commentaire:
Tout bénef pour Darcos, ça : si la manif est un échec, il pourra enfin calmer ses aigreurs en faisant des SES table rase ; si c'est un succès, il exultera de constater que les gens adooooooorent bosser le dimanche (piske hein les profs ces fainéants c'est leur métier de manifester)...
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