Le livre de la semaine : Le travail au noir
Le blog est réduit au silence pour cause de surcharge phénoménale de travail. Je prends quand même le temps de signaler des sorties d'ouvrage qui me paraissent particulièrement intéressant. En espérant un jour pouvoir mettre en ligne de véritables notes de lecture.
Cette semaine c'est au tour du nouveau livre de Florence Weber, Le travail au noir : une fraude parfois vitale ? L'auteur est bien connue des étudiants de sociologie pour avoir publié la bible du petit enquêteur avec Stéphane Beaud, le Guide de l'enquête de terrain. Florence Weber est anthropologue et sociologue, directrice des études au département de sciences sociales de l'Ecole Normale Supérieure.
Cet ouvrage tombe à point nommé alors que plusieurs centaines de travailleurs salariés sans-papiers ont déposé des demandes de régularisation suite à leur mouvement de grève de la semaine passée. Plusieurs voix s'élèvent à l'heure actuelle pour que cette régularisation "au cas par cas" ne se transforme pas en une loterie arbitraire comme cela avait déjà pu l'être par le passé, dans des processus plus ou moins similaires (je fais référence ici à la circulaire de 2006 portant sur la régularisation des familles dont les enfants étaient scolarisés en France. La CIMADE avait d'ailleurs publié il y a un an un rapport à ce propos, rapport que je présentais dans ce billet).
L'étude de la sociologue sur le travail au noir est plus large que la seule question des travailleurs en situations irrégulières qui, par définition, n'ont d'autre alternative que l'économie souterraine. Elle revient donc sur une pratique bien connue de ceux dont les papiers sont en règle mais qui peut prendre diverses formes tout à fait particulières.
Voici le résumé de l'éditeur :
Cette semaine c'est au tour du nouveau livre de Florence Weber, Le travail au noir : une fraude parfois vitale ? L'auteur est bien connue des étudiants de sociologie pour avoir publié la bible du petit enquêteur avec Stéphane Beaud, le Guide de l'enquête de terrain. Florence Weber est anthropologue et sociologue, directrice des études au département de sciences sociales de l'Ecole Normale Supérieure.
Cet ouvrage tombe à point nommé alors que plusieurs centaines de travailleurs salariés sans-papiers ont déposé des demandes de régularisation suite à leur mouvement de grève de la semaine passée. Plusieurs voix s'élèvent à l'heure actuelle pour que cette régularisation "au cas par cas" ne se transforme pas en une loterie arbitraire comme cela avait déjà pu l'être par le passé, dans des processus plus ou moins similaires (je fais référence ici à la circulaire de 2006 portant sur la régularisation des familles dont les enfants étaient scolarisés en France. La CIMADE avait d'ailleurs publié il y a un an un rapport à ce propos, rapport que je présentais dans ce billet).
L'étude de la sociologue sur le travail au noir est plus large que la seule question des travailleurs en situations irrégulières qui, par définition, n'ont d'autre alternative que l'économie souterraine. Elle revient donc sur une pratique bien connue de ceux dont les papiers sont en règle mais qui peut prendre diverses formes tout à fait particulières.
Voici le résumé de l'éditeur :
Le maintien, voire l’augmentation du travail au noir dans les économies développées sont révélateurs des dysfonctionnements durables du marché du travail et des politiques fiscales et sociales.
Sans chercher à unifier le phénomène, Florence Weber distingue les différentes règles qu’il transgresse. Elle s’attache ensuite à deux enquêtes ethnographiques significatives, dans la Bourgogne industrielle des années 1980 et dans la région parisienne des années 2000. Épouses bénéficiant des droits sociaux de leur conjoint, femmes seules ou travailleurs sans papiers enfermés dans des carrières au noir, sans-abri faisant feu de tout bois, prestataires de l’aide sociale, professionnels ou bénévoles en quête de reconnaissance — les stratégies, parfois inévitables, parfois risquées, mises en œuvre par les individus sont très diverses, revêtant une double dimension économique et morale ; et ceux qui les observent de près sont confrontés à de véritables dilemmes.
Entre la tolérance bien informée et la réforme des politiques fiscales et sociales, la solution n’est-elle pas à chercher du côté d’une économie mondiale qui construirait des droits sociaux au lieu de s’adonner à une course au profit sans règles ?
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