vendredi 7 mars 2008

Les subprimes, c'est nous !

"On a pas de pétrole mais on a des idées" (j'aurais pu choisir "Impossible n'est pas français"). Près de 300 ans avant les Américains, nous, les petits Français, avions déjà inventé les subprimes. Ou plus précisément le mécanisme qui a conduit à la crise financière actuelle. C'est ce que tente de démontrer James McDonald dans un article à paraître dans le Financial Times du 7 mars. Il nous raconte les déboires de John Law (1671-1729), économiste franco-écossais qui fut Surintendant des Finances sous le règne de Philippe II d'Orléans dit Le Régent. John Law s'est rendu célèbre pour avoir provoqué la banqueroute du système bancaire français en 1720.
A lire en ligne :
How the French invented subprime in 1719

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour ce lien et la jolie photo !

J'aime bien la conclusion de l'auteur sur le fait que suite à cet épisode la Grande-Bretagne a assis sa supériorité financière. C'est oublier un peu vite que la bulle française (dite en anglais du Mississipi) de 1719 a été suivie par à peu près le même phénomène avec la bulle "des mers du Sud", en Grande-Bretagne cette fois. Bulle qui prend ses sources en ... 1720.
Evidemment, spécialisation aidant, on ne pouvait pas s'attendre à ce qu'un spécialiste de la première bulle connaisse l'existence de la seconde...

C'est tout de même vexant, pour une fois qu'on reconnaît aux Français (enfin un Ecossais mais c'est tout comme) la paternité d'une innovation financière, il faut qu'elle soit mauvaise.

Ca rappelle aussi un peu Becker (voir son blog) pour qui les subprime c'est rien que la faute aux chicanos qui veulent s'acheter des maisons au lieu de comprendre qu'ils sont pauvres...

Anne Lavigne a dit…

L'histoire pourrait être belle, mais je crains qu'elle ne soit en partie erronée. Ce qui fait la spécificité du "système de Law" c'est la monétisation des titres émis en contrepartie de l'acquisition des actions de la compagnie des indes. Par ailleurs, il est abusif de parler de titrisation : les titres ne sont jamais sortis du bilan ; simplement, les dettes émises en contrepartie (au passif) ont été transformées en moyen de paiement. Enfin, il est encore plus abusif de parler de "banque centrale" en 1720. L'émergence d'une banque centrale en France remonte au tournant du 20ème siècle.