lundi 3 mars 2008

De la démocratie en Russie ?

Il y a quelques jours j'abordais la question du devenir des régimes démocratiques avec le commentaire d'un livre de Guy Hermet. Il est un pays pour lequel la question ne semble plus se poser...

L'opposition fulmine, Mikhaïl Kassianov parle d'opération du KGB
(Reuters) Par Conor Sweeney

Les leaders de l'opposition russe se sont plaints d'irrégularités dans le déroulement de l'élection présidentielle de dimanche, qui devrait être remportée haut la main par Dmitri Medvedev, candidat adoubé par le président sortant Vladimir Poutine.

Le dernier dirigeant soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, a brossé un portrait en demi-teinte de Medvedev en allant voter, exprimant en outre des doutes quant au processus électoral. "Je crois qu'il est bien préparé, bien formé et moderne. Il a une bonne expérience en tant qu'avocat, il est intelligent, mais il a une faiblesse, il n'a pas travaillé assez longtemps au niveau fédéral", a déclaré Gorbatchev, qui a perdu le pouvoir après l'effondrement en 1991 de l'Union soviétique.

Le "père de la Perestroïka" a estimé que le niveau de ce scrutin présidentiel était "meilleur que celui du précédent, mais loin de ce qu'il devrait être".

Le candidat communiste Guennadi Ziouganov, dont les sondages prédisent qu'il va se classer deuxième loin derrière Medvedev, s'est plaint d'irrégularités dans les opérations de vote dans l'extrême-Orient russe. "Malheureusement, il y a beaucoup de violations", a déclaré Ziouganov, qui s'était également plaint de fraudes multiples après les élections législatives de décembre.

"Je suis étonné que certains gouverneurs régionaux aient pris la parole hier pour appeler les électeurs à soutenir le parti du pouvoir", a-t-il ajouté.

"RIEN À VOIR AVEC DES ÉLECTIONS"

L'ancien Premier ministre russe Mikhaïl Kassianov, passé dans l'opposition, a vu sa candidature à l'élection rejetée.

"C'est une opération des services secrets du KGB visant à transférer le pouvoir d'une personne à une autre. Cela n'a rien à voir avec des élections", a déclaré Kassianov à Reuters sur la place Rouge.

"Il n'y a pas de vainqueur, mais les perdants sont 140 millions de Russes et la Fédération de Russie ainsi que sa réputation sur la scène internationale."

Près de la place Rouge, à laquelle il n'a pu accéder à cause d'un cordon de police, l'ex-champion d'échecs et opposant Garry Kasparov, a brandi avec des sympathisants une banderole proclamant: "Pas impliqués dans cette mascarade !"

"Tout le droit russe est en train d'être violé. Les autorités ont liquidé l'élection dans ce pays. Il est à présent nécessaire de lancer une campagne pour qu'on reconnaisse qu'elle est illégitime", a-t-il dit. Il a décidé l'an dernier de ne pas se présenter à l'élection en guise de protestation.

Ces récriminations ont été balayées par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui a présenté la forte participation annoncée comme un signe de l'enthousiasme suscité par Medvedev.

"La prévision de participation est assez élevée, ce qui prouve la participation politique active des habitants de Russie, et beaucoup d'entre eux choisissent de voter pour la poursuite des changements dans le pays", a déclaré Peskov à Reuters.

Ce dernier a estimé qu'il ne fallait pas tirer de conclusions hâtives quant au déroulement de l'élection, ajoutant que certaines allégations devraient faire l'objet d'enquêtes par la Commission électorale centrale.

Avec Chris Baldwin, version française Natacha Crnjanski

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