jeudi 18 septembre 2008

Jedi's links [15]

Cette semaine c'est... finance, évidemment.

Crise de surproduction du rapport en vue !
Du côté du Conseil d'Analyse Economique, on note la sortie d'un rapport signé Patrick Artus, Jean-Paul Betbèze, Christian de Boissieu et Gunther Capelle-Blancard, à propos de la crise des subprimes. Non, sociologues, ne partez pas tout de suite !! De nombreuses contributions sont annexées au rapport et je vous conseille la lecture des pages 203 à 217 qui sont proprement passionnantes ! 14 pages de pur bonheur, où Olivier Godechot nous explique pourquoi et comment "la structure des rémunérations dans l'industrie financière favorise à la fois la prise de risque et sa sous-évaluation". Hmmm... un sociologue dans les salles de marché, c'est beau. Bon ça c'était pour Matignon (le CAE est placé auprès du 1er Ministre)

Du côté des salons feutré de l'Elysée, Notre Président avait confié il y a 4 mois une mission à René Ricol, ancien Président de la Fédération internationale des experts comptables : écrire un rapport sur la crise des subprimes. Nicolas Sarkozy doit bien aimer faire bosser plusieurs personnes en même temps sur le même sujet... Ou alors il est pas au courant de l'existence du CAE. Ou c'est peut-être parce que ça fait bien d'apparaître énergique lorsqu'on est impuissant. Bref, il faut montrer du volontarisme, non, NS ne nous laissera pas tomber. En tout cas c'est pas pour tout de suite.

[EDIT 18/09/08 21h55]
A signaler, un article qui m'a laissé un peu coi à lire dans le Monde de demain (je sais pas pourquoi, j'adore cette expression, et je crois que j'aime que Le Monde soit un journal "du soir" rien que pour ça). C'est un point de vue d'un actuaire agrégé sur les maths et la finance. Passionant. En tout cas j'ai appris il y a quelques jours seulement ce qu'était un actuaire en lisant le Why blog de Cimon (je tiens au passage à rassurer Cimon à propos de son imposture : je suis bien plus en admiration devant les actuaires que devant les économistes). Et là je découvre qu'on peut être agrégé en plus d'actuaire. Y a une Agreg de l'actu ?

Finance toujours, mais finance publique (NDLR : ma chérie c'est pour toi).
Un rapport parlementaire cette fois-ci, pour parler de la LOLF, la Loi Organique de Loi de Finance. En 2001 c'était la révolution dans les comptes publics, il fallait tout reprendre et tout recompter mais d'une manière différente. L'idée était de déconcentrer la gestion budgétaire de l'Etat, de responsabiliser les responsables des deniers publics. Au passage, un gros bazar dans les services, qui a ennuyé les trésorier payeur comme les petites comptables de nos administrations. Et je vous passe les protestations contre la fameuse "fongibilité asymétrique des moyens". L'objectif : permettre aux parlementaires de contrôler le moindre euro dépensé par l'Etat. Le constat : "la révolution n'a pas (encore) eu lieu". Tout ça pour ça. On reviendra dans 7 ans.
C'est ici.

3 commentaires:

Cimon a dit…

En fait, Christian Walter est agrégé, mais pas aux sens classiques (i.e. agrégation de l'enseignement supérieur ou agrégation de l'enseignement secondaire). Agrégé est l'un des "grades" de l'institut des actuaires :
- associé (pour les jeunes) ;
- qualifié (pour les moins jeunes) ;
- agrégé (c'est l'élite de l'élite : 24 noms dans l'annuaire 2008 des actuaires dont Bébéar, Nessi, Pétauton, Laparra ou Berthon - et aussi Walter). Vous le trouverez ici dans l'annuaire.

Il y a aussi des membres d'honneur, mais le club des happy few, c'est celui des agrégés.

Pour finir, quelques mots sur le cursus de ce monsieur (d'après l'annuaire, hein) :
Né en 1957, HDR (2004), docteur en sciences éco (1994), ESSEC (1983), a décroché son titre d'actuaire par le CEA en 1988. Au vu de sa carrière (CCF, banque Louis-Dreyfus, Banque Stern, Crédit lyonnais, puis PWC et son propre cabinet de conseil), il a un profil de banquier (d'affaire, mais aussi de détail avec plusieurs années au CL).

Voilà tout ce que je peux vous dire sur ce monsieur...

Anonyme a dit…

"je suis bien plus en admiration devant les actuaires que devant les économistes"

Dis donc, tu veux sortir de notre blogroll à peine entré dedans ? Hum ?
Et pourquoi pas plus admiratif devant les experts-comptables, hein ? Tssss...

Unknown a dit…

les experts comptables, les mathématiciens, et les actuaires... Calculer l'impact financier du risque à l'heure actuelle relève de la cartomancie, alors c'est pour ça que je suis en admiration.
Non, sans déconner, quand je pense que mon cerveau est complètement hermétique aux probabilités, calcul stochastique et autres petites fioritures dans le genre, je ne peux qu'être en admiration devant des personnes pour qui cela représente le pain quotidien.