lundi 17 décembre 2007

La fécondité à son plus haut niveau depuis plus de trente ans !

C'est la fête à l'INED ! On a fait péter le champagne, les scores n'ont jamais été aussi bon (enfin presque, c'est pas le baby boom quand même). France Prioux, démographe et directrice d'études à l'INED, signe un papier dans le dernier numéro de Population (à ne pas confondre avec Population & Sociétés, que je citais dans la précédente note, autre publication de l'Institut) dans lequel elle revient sur les principales évolutions démographiques récentes de la France.
La France métropolitaine compte 61,5 millions d'habitants au 1er janvier 2007. L'augmentation de la population a été soutenue en 2006 (+ 6,1 ‰), du fait de l'augmentation des naissances (+ 2,9 %) et de la diminution des décès (- 1,4 %). Le nombre d'étrangers admis à séjourner a très légèrement diminué en 2005. L'indicateur conjoncturel de fécondité s'élève à 1,98 enfant par femme en 2006 (+ 3,2 %).

L'indicateur conjoncturel de fécondité mesure, comme nous le précise l'INSEE, le nombre d'enfants qu'aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés à chaque âge l'année de référence demeuraient inchangés. Comme il y a toutes les raisons de penser que cette structure change chaque année, cette indicateur n'est qu'un bon outil de comparaison d'une année sur l'autre. Ce n'est pas une description de la réalité, et encore moins de l'avenir.

Malgré tout, la descendance finale diminue entre les générations 1960 et 1970, mais elle ne devrait pas descendre en dessous de 2 enfants par femme. L'estimation du nombre d'IVG a été revue légèrement à la baisse : depuis les années 1990, il se situerait un peu en dessous de 210 000, sauf en 2004 où il augmente un peu.

La descendance finale est le nombre moyen d'enfants que mettrait au monde une génération de femmes tout au long de leur vie féconde, si on ne tenait pas compte de leur mortalité. C'est la somme des taux de fécondité par âge d'une génération.

Alors que le nombre de déclarations de pacs continue à augmenter en 2006 (+ 28 %), celui des mariages a diminué de 3,3 %, la faible reprise de 2005 ne s'étant pas confirmée. La mise en application d'une nouvelle loi sur les divorces a été suivie d'une forte hausse des divorces ; l'indicateur conjoncturel grimpe à 52,3 divorces pour 100 mariages en 2005, puis recule un peu en 2006 (46,9).

La encore il faut bien comprendre ce qui se cache derrière l'indicateur conjoncturel de divortialité. Qui n'a pas entendu dans les médias ou les conversations "un mariage sur deux se terminera en divorce" ? De vraies Madame Soleil a tout les coins de rue ?! Cette interprétation est bien sur fausse. L'indicateur de divortialité c'est le nombre de divorces que compterait une "promotion" fictive de mariages dont la probabilité de divorcer serait, à chaque durée de mariage, identique à celle observée l’année considérée. En clair il ne décrit le comportement réel d’aucune promotion de mariages. Il augmente lorsque les divorces deviennent plus précoces dans les promotions de mariages, même si leur risque de divorcer ne s’élève pas. Cela ne fait pas de cet indicateur un instrument moins précieux pour autant.

L'espérance de vie à la naissance s'élève à 77,2 ans pour les hommes en 2006 (0,4 an de plus qu'en 2005) et 84,1 ans pour les femmes (+ 0,3 an). Presque toutes les pathologies ont bénéficié de progrès notables en 2004, et notamment les maladies cardiovasculaires. Grâce aux mesures de prévention, la surmortalité provoquée par la vague de chaleur de juillet 2006 a été beaucoup plus faible que prévu.

Source :
France Prioux, L'évolution démographique récente en France : la fécondité à son plus haut niveau depuis plus de trente ans, Population 2007, n°3, INED.

Crédit photo : demography par maybemaq sur Flickr

1 commentaire:

Nicolas ANOTO a dit…

youhou! vive la france!!! :-) depuis pétain qu'on attend ca! non je rigole depuis la premiere guerre mondiale voire napoléon!