La rentrée litteraire
La rentrée littéraire ne concerne pas que les romans. Il y a également un nombre incalculable d'essais et d'ouvrages en tout genre qui paraissent à la rentrée. Parmi la première vague, j'en ai retenu cinq qui me tentent ou plutôt que j'aimerais bien qu'on m'offre : Sur la quatrième de couverture on peut lire : " L'école est un champ de batailles et de conflits plus ou moins feutrés. Quoi qu'il en pense et quoi qu'il en dise, le sociologue est dans cette bataille et y participe, même quand il veut s'extraire de la mêlée. " Par-delà les conflits d'intérêts et les querelles d'appareil, François Dubet pose son regard de sociologue sur les "faits d'école". Comment l'école s'inscrit-elle dans la société Que fait-elle aux individus ? Mutations, crises, débats et réformes sont passés au crible des pratiques et des expériences - celles des élèves et de leurs familles, celles des enseignants et des syndicats, et celles.du sociologue. Observant le monde de l'école, il décrypte ses disputes, analyse ses résistances et tente de comprendre ses explosions de violence. Loin de toute posture de surplomb, François Dubet revendique ici une sociologie de l'éducation engagée et offre une synthèse de ses réflexions et de ses combats. Voici un livre qui devrait permettre de penser l'école aujourd'hui et de donner à chacun une conscience plus claire des effets des politiques publiques. François Dubet est aujourd'hui l'un des sociologues de l'éducation français les plus reconnus, aux côtés de Marie Duru-Bellat, Pierre Merle ou encore Agnès Van Zanten, tous dans des styles différents. M'est avis que les résultats de ses travaux sont toujours à lire, quoi qu'on en pense. A noter à la fin de l'ouvrage la présence d'une partie intitulée "Pourquoi ne croit-on pas les sociologues ?", ça donne envie d'en lire plus, forcément. Pourquoi cet ouvrage ? Parce que, bizarrement, si ma première rencontre avec P. Hassenteufel s'était bien passée, je ne serais certainement pas professeur de Sciences économiques et sociales aujourd'hui... Et parce que la sociologie politique est toujours passionnante ! J'aime quand les sociologues s'attaquent au pré carré des économistes (j'aime aussi l'inverse, mais un peu moins, je dois le confesser). Sur la 4 de couv : Les marchés, un objet sociologique ? Ce qui naguère aurait paru empiéter sur la " chasse gardée " des économistes est devenu une évidence et un enjeu majeur.Une évidence tant les réalités marchandes encadrent désormais toute réalité humaine. Un enjeu majeur tant la juste compréhension de ce qu'est un marché conditionne toute action politique et sociale. Les marchés assurent-ils la libre coopération de chacun, ou sont-ils fatalement instruments de domination et d'exploitation ? Les pratiques qui les portent relèvent-elles de calculs désincarnés, ou engagent-elles conventions et valeurs ? Qu'en est-il de l'omniprésence des marques, normes et labels divers ? De la violence des dynamiques concurrentielles ? Synthèse des travaux sur le sujet, ce livre propose une lecture originale des phénomènes marchands et retiendra l'attention de tous ceux pour qui les sciences sociales ont pour mission d'aider à décrypter le monde et à construire l'avenir Dans le coin éco : J-L Mucchielli est grand spécialiste d'économie internationale et ... le nouveau président de jury de l'agregation de sciences économiques et sociales. A ce propos le nouveau thème* pour 2009 est Economie et finances internationales. A bon entendeur... *Pour info, trois thèmes sont proposés pour les écrits de l'agregation externe de SES, dont un est renouvelé chaque année. En histoire sociale contemporaine Pour rigoler, même si c'est certainement très sérieux. Voilà une nordiste qui en a marre de voir des boîtes à "hein" servir dans les campagnes de communication politique de sa région. Et je trouve ça fort intéressant : Masochistes, les habitants du Nord et du Pas-de-Calais ? On le croirait bien.Ils aiment passionnément leur région, "braient" quand il s'agit de la quitter, et pourtant, ils sont les premiers à diffuser des clichés catastrophiques. Dernier avatar en date, le film de Dany Boon, Bienvenue chez les Ch'tis. Une comédie avec un cœur gros comme ça, gentille et humaniste. et qui, pourtant, enfonce le clou d'un Nord ouvert sur les autres mais replié sur lui-même, bourré de complexes.pour ne pas dire bourré tout court. Non, le Nord-Pas-de-Calais, ce n'est pas cela, proteste Elise Ovart-Baratte, jeune chercheur du Nord, qui, pour s'être étonnée que le Conseil régional ait accordé une subvention de 600 000 euros au film de Dany Boon, s'est fait sévèrement réprimander par son entourage. Aujourd'hui, elle persiste et signe en posant des questions qui fâchent : pourquoi cette région sait-elle si peu mettre en valeur ses innombrables atouts ? Pourquoi ses habitants se complaisent-ils dans une vision passéiste de leur région ? Dans un pamphlet salutaire et revigorant, Elise Ovart-Baratte fait valser les idées reçues en interrogeant l'identité d'une région longtemps méconnue et souvent méprisée.
Rayon sociologie
9 commentaires:
"si ma première rencontre avec P. Hassenteufel s'était bien passée, je ne serais certainement pas professeur de Sciences économiques et sociales aujourd'hui"
Inutile de dire qu'il va falloir satisfaire la curiosité de tes fans les plus fidèles et en dire un peu plus.
Sinon, je viens juste d'acheter le Sociologie des Marchés. Je nourris une secrète appétance pour la sociologie économique (et pour les gens qui ont un prénom comme nom aussi). Ca m'aidera à tenir sur les trajets Paris-Lycée.
Est-il possible de développer un peu plus sur Dubet ? Je l'avais incidemment rencontré via Lepoutre et son terrain en banlieue.
Cela m''étonne de vous. C'est complètement inintéressant comme bouquin, cela sent trop le racolage. Il n'y a que les pseudo-intellos qui peuvent tomber dans le piège de cette arnaque. Les vrais certainement pas !
vous parlez duquel ??
Le truc sur les Ch'tis ? Le Dubet ou le Touraine que j'ai mis dans la colonne de gauche ?
Comme je le dis en début de billet, ce sont les bouquins qui me tentent, pas ceux que j'ai lu. Donc pour l'instant je ne peux pas juger de la qualité des ouvrages. (En plus je ne suis pas souvent le mieux placer pour juger de la qualité des bouquins).
C'est rigolo Mamom comme pseudo, ça vient d'où ?
@Denis et Cimon, dès que j'ai un trou dans mon emploi du temps je vous réponds.
@Denis : Avant de préparer le Capes, j'avais un temps penser à faire un Master 2 expertise de l'action publique territoriale à Rennes. Je sortais d'un M1 de Socio, et n'avait pas encore soutenu mon mémoire sur la collaboration gens du privé/gens du public dans le cadre de passation de marché dans les collectivités territoriales. P. Hassenteufel m'a gentiment fait comprendre que mon profil était trop "recherche" pour ce Master Pro... Je me suis rabattu sur le Capes et je ne regrette rien. Merci P. Hassenteufel.
@Cimon, je n'ai pas le temps de revenir sur les travaux de Dubet (peut-être dans un prochain post). Je suis en train de lire Touraine, Un nouveau paradigme, peut-être en ferai-je une note de lecture (mais ça me motive pas trop). Il y a une filiation entre les deux sociologues, Touraine ayant fondé le Centre d'analyse et d'intervention sociologique que dirige actuellement François Dubet et Michel Wievorka. Pour en savoir plus sur Dubet sans dépenser trop de temps et d'argent, je vous conseille la lecture du petit Repères que Dubet a écrit (c'est le numéro 500) qui s'intitule L'expérience sociologique et dans lequel il revient sur bon nombre de ses travaux. Le titre n'est pas anodin, il fait clairement référence à la sociologie de l'expérience, dont Dubet est un fer de lance (Sociologie de l'expérience, Seuil, 1994).
Non, non, il ne s'agit pas d'une arnaque, Mamom (si vous parlez bien de Les Ch'tis, c'était les clichés). C'est le co-auteur qui vous parle. Le livre est parti d'une vraie colère contre les "Gens du Nord" qui se sont reconnus dans le film de Dany Boon alors qu'il véhicule (et renforce) les pires clichés. La critique du film est, dans le livre, un passage obligé (ou, si vous préférez, une figure imposée) mais nous nous sommes surtout intéressés à la manière dont s'est fabriquée l'image du Nord-Pas de Calais et à ses évolutions. Nous avons essayé de le faire de manière légère, sans nous prendre au sérieux, tout en apportant beaucoup d'éléments d'information à l'appui de notre démonstration.
Il faut rendre à Jean-Philippe...
J'avais injustement oublié Jean-Philippe Rigaud en tant que co-auteur du livre Les ch'tis c'étaient les clichés, mais il faut dire que ce n'était pas facile de trouver l'information. Su la couverture n'est mentionné qu'un nom, et sur la majeure partie des sites de vente en ligne également.
Ayant quelques connaissances "ch'tis" qui se revendiquaient comme tel bien avant la sortie du film, je pense que je vais finir par lire le livre dès que j'aurai un peu de temps !
Vous n'avez commis aucune injustice en oubliant mon nom et ce n'est pas du tout pour revendiquer une partie de l'«œuvre» que j'ai envoyé ce commentaire, mais pour expliquer à Mamom quelles avaient été les motivations du livre. Rien de plus !
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