jeudi 22 avril 2010

Pour un métier d’accompagnant du jeune en situation de handicap

Une fois n'est pas coutume. Je vous invite à lire et à signer cette pétition pour soutenir les AVS - les auxiliaires de vie scolaire - c'est-à-dire les personnels qui, au sein de la communauté éducative, accompagnent quotidiennement nos élèves en situation de handicap. Ils luttent pour obtenir la reconnaissance du travail indispensable qu'ils accomplissent.

Pour soutenir et signer la pétition : http://www.pourlemetieravs.org

Suite à la décision du gouvernement français de renoncer « à la reconnaissance du métier d’auxiliaire de vie scolaire (AVS) », parents, professionnels, AVS, syndicats, associations ont décidé de réagir.

La colère gronde dans les rangs concernés et ce mécontentement a pour effet que plusieurs organisations ont signé un texte commun et mettent une pétition à la signature sur base du constat suivant :

« Depuis 2003, les auxiliaires de vie scolaire, qui accompagnent au quotidien les jeunes handicapés dans leur scolarité, sont toujours maintenus dans la précarité.

Leurs compétences sont continuellement perdues au fil de la fin des contrats.

Nous réclamons dans l’urgence de la rentrée de 2010 le respect des engagements et la reprise d’une vraie concertation pour aboutir à :

- un véritable métier d’accompagnement du jeune en situation de handicap ;

- une formation en adéquation avec les compétences exigées ;

- la création d’un service départemental à financement public et pérenne, gages incontestables de la qualité de l’accompagnement. »

Les organisations syndicales et associations suivantes dénoncent cette situation inacceptable qui pénalise le parcours scolaire et des élèves en situation de handicap (premiers signataires) : CFDT, CFE CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, UNSA, FNASEPH, UNAISSE, Autisme France, Handisup Pays de Loire, SAIS 92 ».

Pour soutenir et signer la pétition : http://www.pourlemetieravs.org

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jeudi 15 avril 2010

Enseigner Bourdieu dans le 9-3

Via le Twitter d'Une heure de peine, on accède à un billet fort intéressant. Même si je n'ai pas enseigné dans le "9-3", faire passer les théories sociologiques de Pierre Bourdieu c'est toujours une expérience pédagogique et didactique intense. Lecture conseillée :

Fabien Truong, « Enseigner Pierre Bourdieu dans le 9-3 : ce que parler veut dire », Socio-logos. Revue de l'association française de sociologie [En ligne], 5 | 2010, mis en ligne le 13 avril 2010, Consulté le 14 avril 2010.

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lundi 12 avril 2010

Dossier retraites sur La Vie des Idées

Petit message juste pour signaler la très bonne initiative du site La vie des idées qui publie une série de vidéos très intéressantes sur la question des retraites :

- Bruno Palier, Pourquoi les français ne veulent pas travailler plus longtemps ? (il a posé la question ce matin sur Inter)
- Louis Chauvel, L'âge d'or des jeunes retraités
- Anne-Marie Guillemard, Valoriser l'expérience au travail
- Thomas Piketty, Universaliser le droit à la retraite

Il manque Alain Supiot pour prendre un peu de hauteur et dépasser la seule question des retraites. On peut le voir ici :
- Alain Supiot, à propos de la justice sociale
[EDIT : 13/04/10] Alain Supiot sera en conférence le lundi 3 mai, à Nantes. Tous les renseignements ici.

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lundi 8 février 2010

"Donner à voir la réalité sociale"

Les sciences sociales ont cette vertu, indispensable en démocratie, de donner à voir la réalité sociale telle qu’elle est et non pas telle que le pouvoir, ou les pouvoirs, souhaiteraient qu’elle soit. Le maigre corps des professeurs de SES a besoin du soutien des enseignants des autres disciplines sœurs, du monde universitaire et de la recherche, des syndicats, des parents d’élèves sensibles à ces questions, des élus nationaux et locaux, etc. bref de tous ceux qui ne résignent pas à cette dangereuse entreprise de dilapidation par le gouvernement actuel du précieux héritage culturel que constitue la présence plus que quarantenaire des sciences sociales au lycée.

Stéphane Beaud, "Lycée : éco sans socio n’est que ruine de l’âme", Libération, 8 février 2010.

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jeudi 4 février 2010

Petit commentaire sur les chiffres du chômage

18000 demandeurs d'emploi de moins en décembre 2009 !

Voilà le titre que l'on retient des récentes annonces du Ministère de l'emploi. Le Président l'avait assuré sur TF1, trois jours plus tard on avait la confirmation : le chômage recule en France. En fait, c'est un petit peu plus compliqué que cela.

Histoire de catégories
En fait ce chiffre de 18000 correspond à une seule catégorie de chômeurs, la catégorie A. Elle regroupe les chômeurs cherchant activement un emploi et n'ayant exercé aucune activité dans le mois précédant. Si on y ajoute les catégories B et C, on se rend compte qu'en fait, le nombre de chômeurs augmentent (de 8600 demandeurs d'emploi) entre novembre et décembre. Les B et C sont les catégories qui regroupent les individus à la recherche d'un emploi, mais qui ont exercé une activité courte dans le mois qui a précédé. En clair, vous acceptez une mission d'une journée, vous changez de catégorie (de la A vers la B). Ou si vous avez une activité à mi-temps qui ne correspond pas à votre qualification, et cherchez un autre job en même temps, vous êtes dans la catégorie C. Alors chômage ou pas ? On vous compte dans le chiffre "officiel" qui fera la une des journaux ? La limite entre les deux est vite franchie, avec pour conséquence la visibilité ou l'invisibilité sociale de plusieurs milliers d'individus.



Mais d'autres chiffres sont plus intéressants que ceux qui nous sont toujours présentés en unes de la presse et en ouverture des JT.



Sur ce graphique on voit très nettement que la durée de chômage a tendance à s'allonger en France. Plus précisément, la nombre de chômeurs de longue durée ne cesse d'augmenter depuis juin 2008. En faisant écho au dernier ouvrage d'Eric Maurin, on voit bien que les victimes de la crise ne sont pas seulement celles que l'on voit à la télévision : les salariés qui se retrouvent au chômage. Il y a également tout ceux qui y étaient déjà, et qui voient le retour à l'emploi s'éloigner encore plus. Or on sait qu'il n'y pas plus vraie que la lapalissade "plus on s'éloigne du marché du travail, moins on s'en rapproche". En clair, le chômage ne s'apparente pas à un phénomène de file d'attente (premier arrivé, premier servi), les politiques publiques favorisent surtout le retour à l'emploi des salariés les plus proches du marché du travail. Et on en a la confirmation avec le graphique suivant : en période de crise, et de forte augmentation du chômage (+18% en 1 an pour les cat. A, B et C), la durée moyenne du chômage diminue.



Ceux qui ont perdu un emploi stable sont aussi les premiers à en retrouver un (tant mieux pour eux), mais ceux qui étaient au chômage depuis longtemps risquent d'y rester encore plus, et de perdre leurs droits.

On oublie souvent que le Pôle Emploi n'est pas uniquement le lieu où l'on recense l'offre de travail des salariés, il est également un lieu censé collecter la demande de travail (= les offres d'emploi). Or si la situation avait tendance à s'améliorer de ce point de vue là depuis le point bas atteint au début de l'année 2009, on assiste à un inversement de la tendance qui pourrait être dramatique s'il se confirmait.




Source des graphiques :
DARES, Demandeurs d’emploi inscrits et offres collectées par Pôle emploi en décembre 2009, Premières Synthèses, Janvier 2010.

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lundi 1 février 2010

Programme de SES : dégroupage de l'expertise

Le nouveau programme de Seconde de Sciences Economiques et Sociales fait parler de lui (à voir et ). Aujourd'hui on peut lire dans Les Echos une tribune co-signée par les deux économistes qui siégeaient au sein du Groupe d'Experts chargé de constituer le nouveau programme. Ils défendent pied-à-pied le fait que celui-ci constitue une "véritable avancée dans la diffusion de la culture économique en France", et titrent leur tribune De l'économie pour tous les lycéens. C'est bizarre, mais j'ai l'impression qu'il manque un mot.



...ET SOCIALES

Comme bien souvent, c'est le "ET SOCIALES" de Sciences Économiques et Sociales qui se retrouve menacé par la réforme. Je passe ici sur la réduction drastique de l'horaire de SES en classe de Seconde, sur le contenu précis du programme, mais j'alerte sur la répartition Économie/Sociologie. Plus que jamais, les sciences sociales autre que l'économie sont les parents pauvres, la sociologie n'étant mobilisée que par 2 des 10 questions obligatoires dans le nouveau programme. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le sociologue qui siégeait au sein du Groupe d'Experts, François Dubet, a décidé de démissionner de celui-ci. Il a rendu publique cette démission dans une lettre disponible sur le site de l'Association Française de Sociologie.

Extrait :

J'ai le sentiment que la perspective sociologique en ressort très appauvrie. Je ne peux évidemment pas cautionner ce rétrécissement, non par corporatisme disciplinaire, mais parce que je suis convaincu de ce que les sciences sociales participent à la formation d'un citoyen éclairé tout en préparant à des études supérieures et à des activités professionnelles.



[EDIT 13h36] Sur le même sujet, on peut lire chez Denis Colombi François Dubet, pour la sociologie dans le secondaire, du côté de l'Idies SES, vers un changement radical

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