Statistiques ethniques, réalisme, nominalisme
Le site La vie des idées vient de publier un article qui fait le point sur la question des statistiques ethniques à partir d'une recension d'un dossier paru dans la Revue Tocqueville (cliquez sur le lien pour avoir le sommaire).
A propos de groupes sociaux, ce débat touche au concept complexe d'ethnicité, mais également au concept moins complexe de groupe social : la première des questions que l'on peut se poser à propos de la quantification des groupes sociaux, c'est de savoir est-ce qu'un groupe social existe réellement, objectivement, ou bien est-il le résultat de la construction de l'observateur. C'est la différence entre une vision réaliste et une vision nominaliste de la société.
Si les groupes sociaux sont repérables par des normes, des valeurs, des pratiques particulières, alors ces groupes sont des classes clairement identifiables, elles existent réellement. Cette analyse est qualifiée de « réaliste ». On la retrouve notamment dans les écrits sociologiques de Karl Marx.
Le découpage de la société en strates correspond à des regroupements d’individus ayant des caractéristiques statistiques communes. Les individus sont vus comme semblables du fait qu’ils partagent des probabilités de se trouver dans des positions similaires (à l’inverse de la vision Marxiste). Les classes étant repérées par les sociologues, elles ne sont que des étiquettes, que des noms, c’est pourquoi on qualifie cette approche de « nominaliste ». Les individus n’ont pas forcément conscience d’appartenir à la même classe, et donc pas forcément conscience des antagonismes.
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